ROMAN : La Trêve

Auteur : Pakravan
Editeur : Belfond

La Trêve est présenté comme un roman, où un inspecteur de police se trouverait pour ainsi dire en chômage technique, car plus aucun crime, suicide, meurtre ne semblent survenir en ce jour nouveau à plus d'un titre. Roman qui nous ferait vivre vingt-quatre heures de vies américaines détournées de leur agressive trajectoire, vingt-quatre heures de questionnements fondamentaux (comment cette  trêve est-elle possible et va-t-elle durer?).

Pourtant, cette présentation nous donne l'impression de refléter l'intention plutôt que la réalité du contenu de ce livre. En effet, La Trêve, c'est avant une continuité de récits individuels, où la violence sous ses différentes formes se voit désamorcée de façon soudaine et sans cause évidente. On pourrait finalement se croire dans un recueil de nouvelles, ayant un fil conducteur, certes, mais un recueil quand même. La récurrence de quelques personnages ne permet pas de répondre aux attentes quant à l'impact littéralement philosophique et existentiel de cette situation improbable. L'inspecteur Simon Urqhart, qu'on imaginerait être le pivot narratif de l'ensemble des personnages, est en fin de compte assez peu présent. Les chapitres le concernant, censés être le fil rouge de la quête de sens dans ce miraculeux délire, ne poussent pas en profondeur le territoire pourtant largement exploitable des tenants et aboutissants de cette brutale chape de paix.

Pas de vraie question, ni de vraie réponse, peu d'extrapolation intellectuelle sur ce thème pourtant porteur, beaucoup de clichés, malgré quelques bons passages et personnages plus ou moins fouillés. On s'attendait à plus de profondeur... déception donc.

 Chronique par Virginie