ROMAN : Les souvenirs

Auteur : Foenkinos
Editeur : Gallimard


La vieillesse, ça se découvre, ça choque, ça s'apprivoise. Dans ce roman tendre et mélancolique à la fois, David Foenkinos aborde un thème qu'il n'est pas facile de traverser. Ce n'est rien, il le contournera, l'observera, sous des angles et des lumières choisies. La vieillesse, donc, la mort aussi, la solitude. Le sens à trouver dans l'existence quand on n'y sert plus à grand-chose.


Le roman démarre avec le décès du grand-père. Le contraste entre l'homme charismatique des souvenirs d'enfance et la chose diminuée et fragile étendue dans un lit. Mais c'est de la grand-mère qu'il s'agira surtout. Car c'est elle qui reste. Celle qui doit apprendre la solitude, le changement de place, de rôle. Ce glissement incontrôlable qui, du jour au lendemain, fait de vous un être considéré comme dépendant, irresponsable, encombrant, aux yeux de ceux qui vous aiment pourtant.


Le narrateur de ce roman, quant à lui, se crée seulement. Il rêve d'être écrivain mais n'écrit pas. Se paie une vie comme gardien de nuit dans un hôtel et attend l'amour comme une réponse à lui-même. Il raconte sa relation à sa grand-mère, comment il gère cette nouvelle identité qu'il lui associe contre sa propre volonté, cette culpabilité, ce manque, comment il la comprend. Il raconte sa relation à une femme rencontrée dans le village d'enfance de sa grand-mère, où celle-ci s'était échappée dans un dernier élan de liberté et d'indépendance. Leur histoire d'amour et ses conséquences. Et puis... et puis. Les ironies de l'existence, celles que la vie des autres, même les plus proches, vous renvoie. Un récit de vie ponctué de souvenirs des personnages qui jalonnent le roman. Certains donnent envie qu'on s'y arrête, d'autres moins.

Parler des choses difficiles avec légèreté, on dira que c'est ce qui fait le propre de la plume de David Foenkinos. Rester sensible, accessible, aborder le vrai en lui offrant une dose de sucre pour le rendre plus facile à digérer. Ici, pas de prise de risque, tremper les pieds dans la gravité mais ne pas aller plus loin, c'est ce qui caractérisera Les souvenirs. On s'attache au narrateur pendant la première partie, puis on soupire dans la seconde, car la trame de l'histoire ère, se répète, se dilue. On ne trouve plus trop de quoi retenir l'attention, à défaut de l'émotion.

Et c'est dommage.
Chronique par Virginie

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