BD : Les Nombrils – T06 : Un été trop mortel

Auteurs : Delaf et Dubuc 
Editions : Dupuis 



Les Nombrils ont désormais leur De Mesmaeker :
un producteur s'apprête à signer le groupe de musique d'Albin et Karine, mais annule le contrat à deux reprises, en dernière minute. Sauf qu'ici, ce n'est pas imputable à un célèbre gaffeur, mais à la "bonne copine" Vicky, toujours assistée par Jenny la bombasse idiote.


Des mésaventures, la première des deux pestes n'en sera pas à l'abri elle-même puisque punie par ses parents, elle sera envoyée en camp d'anglais avec son insupportable nouvelle voisine gothique, tandis que la grande soeur de la première courtisera le grand frère de la seconde... un bellâtre qui ne laisse pas Vicky insensible. Vous suivez ? Enfin, rien de très inhabituel dans l'univers des Nombrils, si ce n'est qu'en toile de fond, une bien sombre affaire de meurtres s'étend. Brrrrrrr !

Au départ, la série était plutôt constituée d'un enchaînement de gags, présentant au passage une vague histoire où les personnages et leurs relations évoluaient. Au fil des albums, la tendance s'est inversée et le scénario - sorte de "soap opera" moderne - prend le pas sur l'humour, même si ce dernier n'est bien évidemment pas complètement absent.

Malgré le succès immédiat de leur saga, Marc Delafontaine et Maryse Dubuc ont rapidement compris que railler les mesquineries de lycée et les diktats de l’apparence, ça s'avérerait rapidement insuffisant, voire lassant, d'autant que le sujet avait déjà été largement éculé par la télévision et le cinéma. Le développement de mises en situations un peu plus complexes, dévoilant des facettes surprenantes des protagonistes, semblait donc une bonne idée, quoiqu'un peu forcée dans un premier temps. Les lecteurs se sont probablement tous réjouis de voir cette grande bringue de Karine, la plus tarte mais la moins conne des trois héroïnes, finir par damer le pion à tout le monde. 

En revanche, si les auteurs savent maintenir le suspense et jongler avec les rebondissements, ils n'évitent parfois pas le manque de subtilité et les clichés. Certes, toute la série semble finalement n'être qu'un jeu avec les clichés, mais un public tenu en haleine sur trois tomes s'attend à un dénouement bluffant. Or, si on aura passé un bon moment de lecture, cette histoire de serial killer est de consistance très moyenne. Ce qui la sauve, c'est l'attachement qu'on peut éprouver envers les trois amies et leurs questionnements sentimentaux parfois inattendus.

Gageons que la série saura une nouvelle fois se renouveler pour maintenir notre intérêt.

Chronique par Jean Alinea


Lisez aussi nos chroniques à propos des 4 premiers tomes
ainsi que du 5e tome des Nombrils.