POESIE ILLUSTREE : Chacun porte son ciel

 


Auteur : Théa Rojzman
Editeur : Le Moule-à-Gaufres


Théa Rojzman, jeune artiste de bande dessinée singulière*, a également comme corde à son arc une expérience de thérapeute sociale, et c'est probablement cela qui confère à ses personnages fictifs une densité psychologique très tangible et bouleversante. 

L'auteur nous offre une fois de plus une vision de la réalité par le prisme de sa poésie visuelle et - ici plus que jamais - littéraire, puisqu'avec Chacun porte son ciel ce n'est pas de bande dessinée mais de livre illustré adulte dont il s'agit. Le genre de drôle d'ouvrage qui peut parfois, souvent malheureusement, déranger les libraires, car ils ne savent pas trop où le classer. Rayon poésie (pour ceux qui en ont) ? Rayon BD alternative ? Beaux-Arts ? Avec les illustrés de Jeunesse ?

En fait, je le vois comme un album de chansons visuelles plutôt qu'auditives. Il y a donc les paroles d'une part et les images en vis-à-vis, qui créent une mélodie colorée.

Quinze chansons visuelles donc, et autant de vies et de pensées très différentes, unies par leur caractère humain. Des vies que nous avons peut-être croisées en rue aujourd'hui-même, sans soupçonner tout ce bouillonnement de mondes intérieurs, toutes ces petites et grandes faiblesses, ces mini ou maxi bobos, ces désenchantements et ces rêves quelquefois reconstruits, ressassés toujours. 

Par une qualité de plume indéniable et ses dessins très libres (frôlant parfois même l'abstraction), Théa Rojzman réveille en nous l'empathie, la compassion, ce regard d'enfant étonné que nous refoulons trop. Le genre de bouquins dont le monde d'aujourd'hui a besoin, en somme.

A vous, lecteurs, de permettre aux livres inclassables d'exister et de nous ouvrir à l'insolite,  en les réclamant auprès de votre point de vente favori ou en les commandant par Internet. Celui-ci en est un bel exemple !

Chronique par Joachim Regout



* Lisez toutes nos chroniques à propos 
d'ouvrages de Théa Rojzman :
- Le carnet de rêves
- Sages comme une image  
- Mourir, ça n'existe pas
- Chacun porte son ciel