Le chineur - T02 : Et tu redeviendras poussière

Auteurs : Bétaucourt et Pagot
Editeur : Bamboo (Grand Angle)



Pour chroniquer le premier tome du Chineur, j'avais insinué que Bétaucourt avait écrit une histoire plaisante mais un peu convenue. Bien mal m'en prît. Avec cette nouvelle fournée, le scénariste démontre qu'il est plus retors, plus revêche, ou simplement plus... intelligent que moi. 
Alors que la messe semblait dite à la fin de l'épisode précédent et que les coupables semblaient être identifiés, l'histoire repart et ce qui semblait acquis ne l'est plus du tout. Les histoires de famille n'avaient pas été explorées jusqu'au bout et les motivations des uns et des autres imparfaitement mises à jour. Grâce à Et tu redeviendras poussière, on va donc enfin savoir qui est le responsable de l'horrible double meurtre et quelles sont les têtes pensantes qui ont distillé le mal au fil des années dans cette petite bourgade en apparence si tranquille.

Les qualités du tome précédent sont toujours là : le dessin ligne claire et les expressions rendent les personnages attachants (quand ils le méritent bien sûr) et l'ambiance de village est plus vraie que nature. Gabin se démène comme un beau diable pour faire jaillir la vérité et pour emporter de temps à autre l'une ou l'autre antiquité dans son combi. La police locale est dépassée et c'est notre chineur et sa belle-famille (dont un flic) qui doivent mener l'enquête et extirper les vers du nez aux habitants.

On regrettera un récit qui a du mal à tenir sur le nombre de pages imparti et qui a tendance à s'emballer un peu trop abruptement sur la fin, mais globalement le cheminement reste compréhensible pour le lecteur. Je ne sais pas si on est loin des fictions qu'on regarde à la télé (genre Louis la Brocante), mais, en tout cas, le présent opus a des ressources qu'on ne soupçonnait pas, ce qui constitue donc une agréable surprise.


Chronique par Yves