Auteurs : Midam et AdamEditeur : Mad Fabrik
Game Over est, en quelques années, devenu un incontournable de la BD d’humour (noir) tout public… A raison, d’ailleurs, car dépassant souvent en inventivité les gags de sa série-mère, Kid Paddle (dont je n’ai personnellement jamais été grand fan).
L’amusante couverture en relief donne le ton et ce 5e tome reste à la hauteur des attentes, ce qui est surprenant au vu du canevas de départ très limité. Game Over se résume en effet à un principe simpliste mais efficace : on est dans un jeu vidéo, un monde hostile peuplé de monstres blorks et d’une grande cruche de princesse à sauver.
Si le "héros", Petit Barbare, est parfois à deux doigts d’atteindre le seuil de sortie du niveau, celui-ci reste invariablement infranchissable à cause d’un ultime piège insoupçonné. Kid Paddle, qui fait une première apparition dans sa série spin-of, résume très bien la situation : "Les concepteurs de ce jeu sont des malades pervers, impossible de gagner !"Et pour se renouveler en matière de perversité, les auteurs, Midam et Adam, font du "crowdsourcing" depuis le tome 4. C'est-à-dire qu'ils font appel aux internautes (les plus sadiques, de préférence) pour trouver des idées nouvelles (www.gameoverforever.com).
Ce qui fait le sel de ce petit univers répétitif, c’est bien sûr les personnages principaux rigolos, l’expressivité qui se passe de tout texte, la stupidité des monstres, les pièges diaboliques, la chute gore bien évidemment… Mais l’originalité est aussi – et surtout – dans le lettrage du verdict "Game Over" en fin de gag, qui varie constamment en fonction des événements qui précèdent. On ne peut s'empêcher de faire la corrélation avec les signatures de Franquin dans ses Idées Noires.
Chronique par Jean Alinea
