Le tango du disparu

Auteurs : Annie Goetzinger & Pierre Christin
Editeur : Métailié




Le tango du disparu, c’est l’histoire d’Enrique Pracánico, mythique joueur de bandonéon dans l’Argentine de Perón. C’est l’histoire des hommes qui, comme lui, avaient à cœur cette musique qui pouvait, aurait pu, dépasser les conflits politiques. C’est sa rencontre avec Arnaldo Bähler, général membre de l’Alliance Anticommuniste Argentine et meneur d’un des coups d’état qui feront tomber le gouvernement Perón. Mais surtout la rencontre avec la femme de Bähler, la belle Elba Eva, avec qui il entretiendra une liaison périlleuse mais passionnée.

Conté par un mystérieux narrateur dont seule la fin nous révèle l’identité, Le tango du disparu est un roman graphique où l’aspect roman prend plus de place qu’à l’habitude. Le texte, détaché souvent des phylactères, sort du cadre de l’image et se répand, sous la plume de Pierre Christin, à la fois évasive, poétique et obsessionnelle, comme l’est au fond le narrateur.

Avec le temps, le graphisme d’Annie Goetzinger laisse une sensation de classicisme plus descriptif. Des dessins crayonnés en noir et blanc, avec peu de place pour la suggestion. Un vrai talent néanmoins, qui s’accorde très bien au style de Pierre Christin.

Le tango du disparu nous imprègne d’un sentiment de nostalgie, nous mène musicalement dans une histoire qui n’est plus, une époque révolue dont il reste juste quelques fragments au travers de ce tango qui ne s’affadit jamais, hors du temps et pourtant chargé de souvenirs.

Chronique par Virginie